Dynamique Paysanne Féminine

Réduisons la coupe d’arbres afin de promouvoir la justice climatique

Dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, la Dynamique Paysanne Féminine a organisé une séance de sensibilisation sur la protection des espaces de terres reboisés et la réduction sensible de la coupe d’arbres dans le territoire de Masisi par l’utilisation de réchaud à gaz ou de charbons biologiques par les foyers améliorés. Cent cinquante-deux (152) personnes dont 115 femmes et 37 hommes ont participé à cette rencontre. Tenue à Bweremana Masisi en date du 06 Avril 2022 cette séance a été dirigée par Madame Michael Buhendwa, la Présidente du Conseil d’Administration de la DPF assistée par Madame Nathalie Zahinda, Coordinatrice de la l’organisation.

Affiche de l’activité de sensibilisation

Différentes personnalités ont répondu à cette rencontre, citons en quelques lignes, le Représentant du Chef de chefferie des Bahunde, chefs des groupements Mupfunyi Shanga, Mupfunyi Karuba et Kamuronza, représentants des Forces de l’Ordre, inspecteur de l’environnement, les agronomes, la société civil, les représentants des confessions religieuses, les chargées de genre, les présidents des organisations paysannes et une bonne partie de la population de trois groupements précités.

Le Représentant de l’Honorable Mwami Chef de Chefferie de Bahunde

À l’ouverture de la session, Monsieur le Représentant du chef de chefferie de Bahunde, l’Honorable Mwami Kalinda Kibancha Nicolas a pris la parole et encouragé tous les participants. Dans son mot d’ouverture, le représentant du Mwami a loué les activités de la Dynamique Paysanne Féminine, à l’occurrence du projet de reboisement des 236,54 hectares de terres (selon le rapport de la DPF) dans la chefferie de Bahunde, plus précisément sur la colline Kyabondo dans le groupement Mupfunyi Shanga, colline Busheka dans le groupement Mupfunyi Karuba, collines Murambi et Butungu dans le groupement Kamuronza. Le représentant de l’Honorable Mwami a remercié en particulier le service de l’environnement pour sa présence dans ces assises et lui a (indirectement) recommandé de propager la loi portant sur la protection de l’arbre aux habitants de toute son entité administrative, car nul n’est censé ignorer la loi.

À son tour, Madame Michael Buhendwa, présidente du conseil d’administration de la Dynamique Paysanne Féminine prit la parole et remercia les Autorités Administratives pour leur implication régulière dans les activités de développement de la communauté. Elle remercie tous les participants, en général, d’avoir abandonné momentanément leurs affaires pour répondre à cette invitation.

Dans son agenda, Madame Furaha Zahinda Nathalie Coordinatrice de la Dynamique Paysanne Féminine procède à la définition commune des stratégies de protection de boisement réalisé entre 2020 et 2021 dans la chefferie de Bahunde, zone de santé de Kirotshe.

Dans ce point du jour, plusieurs personnalités ont concouru pour faire comprendre aux participants l’importance de l’arbre et le protéger pour qu’il soit longtemps bénéfique aux générations présentes et futures.

Le chef de groupement Mupfunyi Shanga

Pour ce faire, le chef du groupement Mupfunyi Shanga laisse savoir: “Nous devons tous nous impliquer dans la protection de l’arbre car nous respirons de l’oxygène pure générée par l’arbre, c’est comme qui dirait que l’arbre nous donne la vie. La loi sur la protection de l’arbre doit être bien clarifiée et divulguée à toute la population.” Venu du village de Bitonga (chef-lieu du groupement Mupfunyi Shanga) continue à s’adresser aux participants et surtout aux mamans, il dit : “réduisons la coupe d’arbres pour l’utilité de bois de chauffe, appliquons cette nouvelle technologie (réchaud à gaz ou le charbon biologique) apportée dans notre milieu rural par la DPF. Cette fumée détruit nos poumons et tout notre organisme, cette fumée intoxique notre corps et nous vieillissons vite ! Adoptons de nouvelles techniques de cuisson des aliments. »

L’Inspecteur de l’environnement du Chefferie de Bahunde

L’inspecteur de l’environnement, de sa part, insiste sur la protection de l’arbre en s’appuyant sur des lois de la protection de l’environnement. Il dit : “personne n’a droit de couper les arbres, même si ce sont ses propres arbres. L’autorisation de couper un arbre doit venir du service étatique chargé de la protection de l’environnement.” L’Inspecteur ajoute: “l’arbre ne doit pas être coupé avant 15 ans et cela après avoir reçu l’autorisation de la personne habilité. Et après avoir coupé l’arbre, l’on doit se rassurer d’avoir planté deux ou plusieurs autres arbres.” L’Inspecteur de l’environnement élargit ses informations aux participants en ajoutant: “On peut planter un arbre mais l’on n’a pas toute autorité sur cet arbre planté. C’est comparativement à une mère qui met au monde son enfant. La mère de l’enfant n’a pas toute autorité sur cet enfant, bien que ce soit son propre enfant. S’il arrive que cette mère abuse des droits de son propre enfant, la justice viendra frapper à la porte de la mère.”

Démonstration sur l’utilisation du réchaud à gaz

Dans cette même optique, une maman (épouse du pasteur) a promis réduire sensiblement la coupe d’arbres comme bois de chauffe. Elle témoigne que par mois elle consomme quotidiennement une moyenne des bois de chauffe équivalant à 5000 francs congolais (soit 2,5USD) car sa taille de ménage est de 11, cela donne une moyenne mensuelle de 75USD par mois. Si 80% de sa cuisson concernait l’utilisation de réchaud à gaz, quelques témoignages rassurent que, suivant la taille de son ménage, la quantité de gaz consommée serait entre 12Kg et 18Kg de gaz, soit entre 22USD et 33USD par mois. Par conséquent, cette maman économiserait une somme variant entre 53USD et 42USD chaque mois pour 80% de son énergie dans la cuisine.

Maman Yalala Nyenyetsi paie en cash le réchaud à gaz de 6Kg

Tous les participants ont accueilli à bras ouvert cette nouvelle technologie de l’utilisation de réchaud à gaz dans leurs ménages. Et 25 personnes ont directement passé commande des réchauds à gaz pour paiement à crédit. Très motivée par cette nouveauté dans le milieu rural, Maman Yalala Nyenyetsi Antoinette a payé cash son réchaud à gaz de 6Kg, elle n’a pas voulu attendre des heures.

Pour payer les réchaud à gaz, les paysans pourront trouver de l’argent dans les associations villageoises d’épargne et de crédits (AVEC) et les mutuelles de solidarités (MUSO) entreprises par la Dynamique Paysanne Féminine dans cette zone. Mais aussi, les bénéficiaires de la DPF dans les activités de routine des champs communautaires, pourront trouver de l’argent après avoir vendu les productions agricoles.

Madame Furaha Zahinda Nathalie, Coordinatrice de la DPF
Madame Michael Buhendwa, PCA de la DPF

Cependant, certains participants évoquent la question de prix de l’acquisition du réchaud à gaz et d’autres sollicitent le paiement à crédit durant un mois. Pour réponse, Madame Michael Buhendwa, présidente du CA de la DPF et Madame Nathalie Zahinda, Coordinatrice de la même organisation donnent des orientations là-dessus. Elles précisent deux éléments :

–       Comparativement au prix, le réchaud à gaz est très économique par rapport à l’utilisation des charbons de bois ou les bois de chauffe,

–       Les charbons (braises) de bois utilisés sur les foyers améliorés ou les braseros peuvent être substitués par les bios charbons, les charbons verts qui sont moins chers que les braises et qui ne dégagent pas de fumée.

Cuisson sur le foyer amélioré à braise
Cuisson sur le réchaud à gaz

Mesdames la PCA et la Coordinatrice ajoutent qu’en plus de ces avantages économiques, le réchaud à gaz et les charbons biologiques ne polluent pas l’environnement, ils sont faciles à déplacer, ils protègent les casseroles et ils font cuire les aliments en courte durée, surtout le réchaud à gaz. En ce qui concerne la durée de cuisson, une volontaire a pris deux casseroles de la même taille contenant chacune 0,5 litre. Une casserole a été posée sur un braséro à braises en feu et une autre casserole sur le réchaud à gaz. Vous ne pouvez pas imaginer le résultat. De l’eau chauffée par le réchaud à gaz a atteint le degré de l’ébullition en 2 minutes et 30 secondes, par contre celle de posée sur le braséro a atteint le degré de l’ébullition en 7 minutes 20 secondes.

Le choix est clair entre l’utilisation de bois de chauffe ou le réchaud à gaz. Il appartient à chacun de prendre une bonne décision tout en pensant à la protection de l’environnement.

Habamungu Kitwanda Samuel

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